« Le yoga est une discipline ancestrale venue d’Inde ». Voilà la conception commune quant à notre pratique.

Conception qui a peu de conséquence sur la manière dont les cours se donnent et se prennent. Peut être juste l’a priori que cela n’est pas juste de la gymnastique mais aussi une discipline « spirituelle ». Peu sont ceux ou celles qui ont de l’appétit pour approfondir cette dimension.

Dans mon parcours, comme professeur, j’ai bien entendu cherché à comprendre cela. Ma surprise a été de découvrir des variations infinies sur le thème, souvent contradictoires et très superficielles.

Ce livre, écrit en 2015, est un « récit d’exploration » : rassemblement de mes recherches quant à la dimension corps et la dimension « spirituelle ». Son titre, qui se voulait « humoristique » voire légèrement désespéré n’est plus d’actualité : j’ai trouvé depuis de nombreux livres écrit par des érudits (souvent anglosaxons) qui ont clarifié l’inclarifiable : le yoga moderne est une traduction contemporaine qui frise le contresens si on insiste pour lui donner une origine pure, ne fut ce qu’à partir du XVème siècle.

Aujourd’hui, ma position est qu’il est vain de chercher derrière nous une fondation orthodoxe mais qu’il nous revient d’enrichir la pratique sur le tapis de nos questions plus fondamentales. Dans cette perspective, les points de vue hindouistes, boudhistes, musulmans, catholique ou philosophique de tous bords sont recevables comme façons de poser des questions, des articulations sensées ou mystiques pour y répondre ou pas.

Benoit Conotte, Professeur*

* De « professer » :

1.     Avouer publiquement, reconnaître hautement quelque chose. 

2.     (Vieilli) Exercer.

3.     Enseigner publiquement.